Bertrand Delesne remporte la première étape de la Transat 6.50
Transat 6.50: Les réactions en vidéo de Bertrand Delesne

Transat 6.50: "Rien n'est fait!"

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C'est un Bertrand Delesne détendu et serein qui est arrivé à Funchal, terme de cette première étape. Le skipper d'Entreprendre Durablement semblait même déjà tourné vers la deuxième étape, dont le départ ne sera pourtant donné que le 3 octobre prochain. Les premiers jours d'escal sont consacrés au bricolage sur le bateau et à la révision du jeu de voile. Voici les réactions de Bertrand à son arrivée.

Quand, plus d’une heure trente plus tard, il entendra la corne de brume annoncer qu’il a enfin franchi la ligne, il ne fera aucun geste. Ne montrera aucune exubérance. Il affalera tranquillement son spi et attendra que l’on vienne le remorquer jusqu’à son emplacement dans le port.

Une fois à terre après avoir bu une bonne bière bien fraîche, il commentera ses six jours de mer. « Rien n’est fait. Le plus dur est à venir. Mais j’ai réussi à bien gérer la vitesse de mon bateau et  mon sommeil. »
VIGILANCE
 Gérer la vitesse de son petit bolide, un plan Manuard de cette année que certains disaient fragile, n’est pas toujours une évidence : « Il faut être vigilant. Si on ne fait pas attention on se retrouve très vite à 20 nœuds quand tu as la grand voile et la Code 5. Je la mettais deux heures par jour pas davantage. Et, je me suis fait des frayeurs. Une fois, j’ai décollé. Je me suis retrouvé à deux mètres au dessus de la mer. Ca te calme pour la suite. »
 Après avoir du, dès le départ, retourner passer la bouée de dégagement en baie de Charente-Maritime, il a entrepris une longue remontée qui l’a propulsé en tête de la course : « Je suis content de ma navigation. En dehors de quelques problèmes avec mes voiles, je n’ai pas connu de grosses galères. »
Son mini a une histoire. En 2007, Bertrand était parti sur un  bateau de série en bois. Après les Canaries, il avait vu Samuel Manuard, qui venait de faire un stop, le doubler : « Il allait 3 à 4 nœuds plus vite que moi. Je me suis dit, je reviens sur cette transat,  mais avec un truc pareil. »
De retour en France, il contacte Manuard. Son proto d’aujourd’hui est le sister ship de la petite bombe qui l’avait doublé voilà deux ans. «Mais tu es vraiment obligé de gérer. Le bateau est tellement léger que tu pars très vite. Parfois, je me suis demandé comment j’allais faire pour affaler. Aussi, Je n’ai pas été au-delà de 60% des possibilités de mon proto. »
DORMIR
 Cela à suffi pour lui permettre de remporter la victoire la plus probante de sa carrière. Il précise toutefois : « Qu’ils furent pénibles ces 80 derniers milles. Sincèrement je préfère 40 nœuds de vent comme nous l’avons eu. Là, tu prends deux ris, tu mets le pilote et tu te reposes. »
 Et le repos chez Bertrand Delesne est primordial. Il le dit dans un sourire : « Moi, je dors, par tranches d’une heure, quatre à cinq fois par 24 heures. »
 C’est sans doute pourquoi, il est arrivé à Madère en pleine forme. A peine marqué par l’effort avec un ascendant psychologique certain sur ses rivaux. Une remarque qu’il ne veut pas entendre. Il répète : « Rien n’est fait. »

 Sans doute Bertrand a-t-il raison. Mais « il vaut mieux faire envie que pitié » comme le dit la maxime. Et aujourd’hui, Delesne fait davantage envie que pitié. Source jp/gpo

Photo: Antoine Duhamel

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