Les Sables Les Açores en grand meneur
A moins de 24 h du depart d Horta

A 500 milles des Açores

" La flotte continue de filer à belle allure vers les Açores où les premiers pourraient arriver dans la journée de samedi si le vent se maintient. Il reste un peu moins de 500 milles à parcourir pour les hommes de tête qui continuent d’accrocher des moyennes de près de dix nœuds. Derrière eux, le peloton mène sa course : un autre rythme, des exigences d’une autre nature, mais un même plaisir pour ces marins de l’arrière.

Exception faite de Thomas Normand (Financière de l’Echiquier), 300 milles séparent le dernier des voiliers de série Marc Dubos (Cepat) du leader des prototypes Jörg Riechers (Mare.de). Soit moins de deux jours de mer au rythme actuel de la flotte. On imagine bien pourtant qu’entre le rythme des leaders et celui du gros du peloton les différences sont de taille. D’un côté, l’obsession de la performance oblige à placer toujours un peu plus haut la barre des limites du raisonnable, de l’autre, la volonté de parvenir au bout, de poser pied à terre à Horta sans encombre régule les ardeurs des navigateurs. On n’est pas en croisière, loin s’en faut, mais les navigateurs qui émargent au cœur du peloton n’ont peut-être pas le petit grain de folie nécessaire pour s’en aller quérir à chaque heure une nouvelle dose d’adrénaline. Ne dit-on pas, par ailleurs, qu’entre un tour de force et un tour de c…, la vraie différence, c’est la réussite ?

Et pourtant ces marins-là ont souvent un bagage de qualité. Robert Rosenjacobson (NED 602), doyen de la flotte, possède une expérience de la régate incomparable. Dan Dytch (Ocean Works) a cumulé les podiums au niveau international en dériveur. Guo Chuan (Green Dragon) a déjà à son actif l’expérience de la Volvo Ocean race aux côtés de marins aussi prestigieux que Ian Walker ou Damian Foxall. Mais c’est leur première course hauturière en Mini et trouver la bonne position du curseur entre prise de risque et volonté de préserver le matériel demande une longue pratique de ces machines un peu particulières que sont ces petites bombes de 6,50m.

Ménager son outil de travail

D’autres encore ne disposent peut-être pas des outils pour aller chatouiller le tableau arrière des leaders. Paul Marette (Région Nord pas de Calais), auteur d’un début de course remarquable, a dû composer avec des soucis de ballast. Louis Mauffret (Abri & Co Solidaires) a forcément en tête une année 2008 de galères marquée notamment par un abandon dans Les Sables Les Açores, suite à un démâtage. Enfin, l’évolution des carènes font que même des plans de 2006 n’ont pas ce petit potentiel supplémentaire qui permettrait à Lucas Montagne (ONG Conseil) ou bien encore Ryan Finn (Myrna Minkoff) de pouvoir aller très vite sans flirter trop longtemps avec la zone rouge.

Toutes ces bonnes raisons expliquent cet étalement de la flotte. Mais l’essentiel est ailleurs. Tout ce petit monde profite de la descente express vers les Açores et le rêve de voir se profiler devant l’étrave la silhouette du Pico devient chaque jour de plus en plus concret. Nul besoin de raconter ses états d’âme à la VHF : les bateaux accompagnateurs témoignent du laconisme des navigateurs, pressés qu’ils sont de retourner goûter aux plaisirs de la glisse… C’est curieux chez les marins, ce besoin de faire des phrases."


PFB

Commentaires

JCA St Malo

Bravo Bertrand ! cette 1ère étape se joue à rien, ce qui laisse augurer une belle bagarre pour la 2éme, et la victoire finale.
Prends un peu de repos, recharge les batteries, et bon vent vers Les Sables

JCA St Malo

T'es super Bertrand, 2é ce matin à pas loin du 1er.
Cette victoire en solo, tu vas l'avoir pour ajouter une belle ligne à ton palmarès.
Avec toi par la pensée pour bien négocier cette fin de parcours.
Salut

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.