Bertrand Delesne arrive 21è à Madère
merci a tous et nouveau depart

Le point sur la première étape de la Transat

Dimanche 25 septembre, les solitaires engagés sur la Transat sont sortis un à un du bassin des chalutiers après une longue semaine à La Rochelle, le départ allait enfin être donné. Pendant cette semaine d'avant départ, il a fallu se mettre dans la course, penser à tout et composer avec les moyens du bord, alliant fonds perso et aide des copains. Penser à tout, dormir sereinement, pas toujours simple de ne pas se mettre trop la pression. Le départ sera un peu une délivrance où tout se passera enfin sur l'eau.

- Un départ difficile et une belle remontée : 4è pendant 4 jours dans le Golfe de Gascogne

79 bateaux, ça fait du monde sur l'eau. Les minis se rapprochent de la zone de départ. La pression monte un peu, normal, partir en transat n'a rien d'anodin. Et là, un petit moment inatention et clash, il y a contact entre le bateau de Bertrand et celui de Jorg. Bertrand est en tord et Jorg s'énerve à la VHF avec colère. Bertrand est abassourdi. Heureusement, Jorg fait une réparation et prend le départ, le bateau de Bertrand n'a rien. La procédure va être lancée, et Bertrand doit se "remettre" vite dans sa course. Mais au top départ, les ministes, d'un commun accord avec le comité de course, restent immobiles et en silence, dédiant cette première minutes à Jean-Marc Allaire, qui aurait dû prendre le départ et qui a été victime d'un accident de mer dix jours plus tôt. L'émotion est forte sur le plan d'eau. Alors entre la collision et cette minute silencieuse, le départ est compliqué à gérer question émotions. Bertrand part en milieu de ligne et donc dans le dévent de certains, mais arrive à revenir un peu pour la délicate sortie du pertuis. Le vent est bien faible. La première nuit se passe sans vent, à chassiron. La navigation n'est jamais simple quand il n'y a pas de vent. Bertrand compose avec ce qui l'entoure, et arrive à se placer dans le bon paquet de tête: au relevé de positions, Bertrand est 5ème le mardi après midi, 4ème le mercredi, 4ème le jeudi, 4ème le vendredi... Il faut avancer et composer avec les éléments pour s'extirper au mieux du Golfe de Gascogne.

- Dégolfage : le choix météo

"Il y avait deux choix possibles car les modèles météo n'étaient pas d'accord sur le passage d'un front froid étendant sur notre passage et son activité" explique Bertrand, arrivé à Madère. Sur l'eau, privé de contact avec la terre, et donc avec d'éventuels routeurs, il faut ajuster sa décision grâce au buletin de course et la météo RFI que les ministes captent tous les jours à 11h30 TU, grâce à leur radio BLU. "J'avoue avoir choisi la route de l autre cote du front ne sachant pas encore trop la suite, c etait le routage proposé avant le depart par les fichiers de la météo americaine, qui voyait elle, passer un front avec du vent fort au près avant un vent portant pour glisser sur la route vers Madère.  La brochure proposant la grimpe vers Madere au piolet (ce que j imaginais) ne m embalait pas plus que ça.
Alors je suis rentre dedans ayant toutes les infos de son passage: halo autour du soleil, baro qui baisse, vent de S a SW qui monte, pas d'orage... signes pour moi, que c'était un front qui passait et non qui stagnait. Finalement je n'ai bénéficié que de 30 min de portant, avant d'être enfermé dans mon piège, avec les autres venus et pas moyen de 'resete' la partie, enfin je le pensais." explique Bertrand.

A partir de là, tout devient compliqué. Bertrand rétrograde, descend dans les relevés de positions. Dur pour les nerfs. Bertrand essaie de rester bien dans le match, mais ce genre de désilusion mine le moral et Bertrand repense à l'impact avec Jorg et à ces petites choses de la vie de terrien qui, une fois en mer, se retrouve mises à nues. "Cette course est extrême. Etre seul en mer sur la Transat 6.50, c'est inexplicable. On a beau savoir que c'est une course, l'aventure humaine est elle aussi très forte, c'est fou cette course, c'est si spécial...".

Bertrand tente comme il peut de négocier avec le vent pour gagner un peu de vitesse pour descendre vers Madère. Et quand vient enfin le moment de faire cap vers le SW, Bertrand se retrouve à naviguer à travers les grains, gérant orages, pétoles, bords de spi, pétole.. et enfin du près, du près et encore du près jusqu'à l'archipel.

- Arrivée à Madère: la déception.

21ème à l'arrivée, c'est sûr, Bertrand est déçu. Au ponton à 3h36 du matin (heure française), Bertrand aura passé 9 jours et 10 heures en mer. L'escale à Madère permettra à Bertrand de se reposer et de se préparer à la deuxième étape. Le bateau est en très bon état. Une petite réparation sur une voile et voilà, il sera comme neuf pour la traversée. "Je vais tout faire pour être au mieux pour être devant pendant la deuxième étape. Il ne faut plus que je pense à la première car la déception est grande. Je pense à tous ceux qui m'ont aidé et soutenu pour pouvoir prendre le départ. Je vais me donner à fond..." confiait Bertrand, le lendemain de son arrivée.

- Et Quid de l'impact du départ ?

Pour la petite histoire, Jorg Riechers est venu voir Bertrand à son arrivée au ponton afin de s'excuser pour sa colère à la VHF lors du départ. Par ailleurs, en ce qui concerne la course, Bertrand n'aura aucune pénalité car l'incident est survenu avant le début de la procédure et donc "pas en course". L'Allemand s'est classé 3è donc n'a visiblement pas été trop géné par l'avarie, ce qui soulage Bertrand qui a mis trois jours avant d'arriver à enlever un peu cet incident de sa tête, sur l'eau. "Ce sera un petit poids en moins pour la seconde partie de course, mais dans cette histoire je suis surtout très content qu'il n'y ait eu aucun retour au port, ni pour Jorg, ni pour moi. ça aurait été vraiment dur à vivre". L'incident déstabilisant est donc derrière et cela permet de passer à autre chose... à la traversée de l'Atlantique.

Départ jeudi prochain, de Funchal.

A bientôt,

L'équipe Zone Large.

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Commentaires

Kaour

La note descriptive de la première étape est très bien faite. On comprend ce qui s'est passé pendant ces 9 jours. Du départ crispant, en passant par l'option est et en finissant par des conditions changeantes... Faut les nerfs ! Maintenant faut te mettre sur feu doux, version sauce madère, pour préparer la seconde étape et viser Bahia !
On y croit !!!

Tchao

Christian

La météo n'est pas uns science exacte et il y a des fois où ça ne passe pas ... évidemment, c'est dur ! Repose toi bien à Madère, profite des beaux paysages pour faire "le vide" afin de repartir dans les meilleures dispositions possibles pour la suite. Nul doute que ton envie de gagner va te faire avance vite ! Christian

Guillemot Family

Salut Bertrand,
Nous avons suivi ta course tous les soirs avec les enfants, évidement une grande déception au fur et a mesure que l'option ouest n'était pas au rendez-vous...
Mais nous on y croit: le plus long reste à faire et on sait que tu vas mettre le charbon (de bois c'est mieux pour la planète!) et que ta fusée va tous les scotcher.
Reposes toi bien et refais le plein de tes batteries.
On est tous avec toi!
Thomas

Nicolas

Salut Bertrand,

J'ai suivi ta course de derrière mon écran (comme bien d'autres) et j'ai bien essayé de recaler ton bateau dans l'est mais cela n'a pas marché et ça m'a un peu énervé. J'ai espéré que tu retrouves de bons airs, mais là non plus rien à faire. Mauvaise option mais je suis certain que tu as fait marcher Raging Bull comme tu sais le faire, alors bravo pour ton étape. Repose-toi bien et j'espère que la deuxième sera à la hauteur de tes espérance et de celles de tous ceux qui te suivent. J'ai confiance.
Meilleures salutations du bord du Léman
Nicolas SUI 561

solade

Salut Bertrand, pas de chance pour cette pétole à l'Ouest...Mais on a confiance, le portant sera là pour la seconde étape et Raging Bull va bomber ! Allez bon repos d'ici là, on est à fond avec toi !! Sol et Ade

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