Arrivé 3ème à Sada pour une escale forcée dans cette Mini Transat sans pareil, Bertrand nous livre ses impressions sur cette étape hors classement.

"Je suis content de cette première partie, je suis vraiment bien sur mon bateau, bien dans ma tête, bien dans la course et très satisfait du bateau. Les conditions n'ont pas été faciles, si le vent n'a me semble-t-il pas dépassé les 27 noeuds, la mer quant à elle était très formée, croisée et pénible. C'était la mer que l'on a dans 40 noeuds. J'étais dans le match mais j'ai essayé de préserver le bateau... L'expérience de la course au large fait prendre de bonnes décisions, et je sais que pour réussir une Mini Transat, il faut savoir être endurant. Je n'ai pas beaucoup dormi, mais dès que l'occasion s'y prêtait, je me suis fait des petites siestes et je n'ai pas été dans le rouge. Je me suis senti bien même quand tout aurait pu être pénible à vivre. Par exemple, un moment j'avançais sous voilure réduite, ris dans la GV et dans le génois, la mer était démontée et je me suis surpris à me dire "que c'est beau!" J'aime être en mer et ces conditions font partie de ce tout qui anime la passion... dure à expliquer mais tellement belle à vivre. Je me sens bien en mer.

J'ai appris que l'étape comptait finalement pour du beurre salé qu'à mon arrivée à Sada. Mais pour être honnête dès que j'ai su qu'il fallait se mettre à l'abri, que l'étape était écourtée j'ai compris la situation et bien pensé que la course ne "comptait" plus. C'est certainement l'expérience qui permet d'avoir ce genre d'analyse. Nous, en tête, étions vite à l'abri, mais j'avais bien regardé les fichiers avant le départ, compris ce qui pouvait se passer et sur l'eau, à l'annonce de cette pause imposée, j'ai pensé à ceux de derrière, et connaissant le bon sens de Denis (le directeur de course) la suite des événements m'a semblé logique, évidente même. Pas d'état d'âme donc. La sécurité avant tout et ce qui se passe depuis quelques semaines n'est pas rien: ce ne sont pas de petites dépressions...

Maintenant, la suite est une question d'organisation. La flotte est un peu étalée, mais a priori le départ sera donné de Sada -et nous ne sommes que 5 bateaux à être arrivés ici - Sada où nous sommes proches de l'autoroute vers les Canaries. Il faut donc un peu de temps pour convoyer les minis, rassembler les troupes pour être tous opérationnels dès que la météo nous laissera repartir.

Et ce moment-là n'est pas pour tout de suite... une fenêtre s'ouvrira la semaine prochaine, vendredi probablement, mais il faut surveiller les fichiers, les choses peuvent encore changer. C'est la loi de la course au large, la nature décide. Il ne nous reste plus qu'à profiter de l'Espagne, rester patients et concentrés sur la suite. Et la suite, je la sens bien!"

Bonne escale à tous les ministes,

Team Bertrand Delesne.